'''ギーヴル'''とは、ドラゴンに似た神話上の生物である。伝説では、毒の息を持つ蛇のような生き物として描かれ、中世のフランスの田園地帯を徘徊していたそうである<ref>Shuker, 2003, p16</ref>。「''guivre''」(wurm、wyvern(これに由来する)<ref>wyvern, Oxford English Dictionary, Oxford University, 1989|ur, http://dictionary.oed.com/cgi/entry/50277927?query_type=word&queryword=wyvern, 2009-05-29</ref>あるいは蛇(serpent))と「''givre''」は、より一般的な言葉「ヴィーヴル(''vouivre'')」のスペルバリエーションである。ヴイーヴルは、フラン・コントワでは、古いフランス語の ギーヴル(''guivre'')に相当する言葉だ。これらの語形はすべて、英語のviperと同様に、最終的にはラテン語のvīperaに由来する<ref>viper, Oxford English Dictionary, Oxford University, 1989, http://dictionary.oed.com/cgi/entry/50277927?query_type=word&queryword=viper, 2009-05-29</ref>。
La '''vouivre''' est une créature [[légendaire]] présent dans plusieurs pays européens, ayant généralement la forme d'un [[dragon]] bipède ou d'un [[serpent]] ailé. Elle est souvent censée porter une [[Grenat|escarboucle]] sur le front. En [[héraldique]], elle est aussi appelée '''guivre'''.
== Étymologie ==
Attesté vers 1150 ''wivre'' « serpent »<ref>Conte de Floire et Blancheflor, éditions J.-L. Leclanche, 1869</ref> ; puis dans la seconde moitié du {{s-|XIII|e}} ''vuivre''<ref>''Médicinaire liégeois'', éditions J. Haust, p. 104, ligne 263</ref> ; en 1636 ''guivre'' : « Vuivre, serpent volant, éclatant en feu »<ref>Monet</ref> ; 1834 vouivre « dragon, monstre fantastique », très répandu en Suisse et dans le Jura ; ''vivre'' dans les dialectes du Centre et de l'Est<ref>[[Walther von Wartburg]], FEW, t. 14, p. 487b</ref> ; ''voivre''<ref>Joinville, ''Vie de Saint Louis'', éditions N. L. Corbett, § 217</ref> ; en 1904 ''vouivre''<ref>Nouveau Larousse illustré</ref>. Il est utilisé au {{s-|XIX|e}} avec le sens que l'on connaît aujourd'hui de « dragon, monstre fantastique ».
Il s'agit d'une variante dialectale de « guivre »<ref>[http://www.cnrtl.fr/etymologie/guivre Site du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales : étymologie de vouivre]</ref>, attesté vers 1100 « vipère, serpent » (''[[La Chanson de Roland]]'', édition J. Bédier, 2543 : ''serpenz e guivres, dragun e averser''), puis au {{s-|XIII|e}} (''Le rôle d'armes Bigot'', 205 dans Braust, p. 287 : ''a une vuivre… de travers el Kief'') ; en 1581, héraldique : guivre<ref>Bara, ''Le Blason des Armoiries'', Lyon, p. 220</ref>, employée au {{s-|XIX|e}} avec le sens que l'on connaît aujourd'hui de dragon, monstre fantastique.
Quoique le contenu sémantique de vouivre apparaisse vers le {{s-|XVII|e}}, la signification actuelle date du {{s-|XIX|e}}, période durant laquelle le romantisme remet au goût du jour l'époque médiévale. Ce mot est un régionalisme linguistique propre à la Lorraine, la Bourgogne, la Franche-Comté, le Jura et la Suisse.
Ce terme est issu du latin classique ''vipera'' « vipère » altéré en ''*wipera'' sous l'influence des nombreux mots germaniques en [w] (voir le [[vieux haut allemand]] ''wipera'', lui-même emprunté au latin ''vipera''<ref>[http://www.cnrtl.fr/etymologie/guivre Site du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales : étymologie de guivre]</ref>).
Le terme anglais est ''wyvern''.
== Adjectifs dérivés (héraldique) ==
Il existe un flou certain quant au sens des adjectifs se rapportant à cette notion.
Les ouvrages de référence modernes répertorient trois sens différents pour les adjectifs « guivré » et « vivré », en [[héraldique]], soit les sens 1 et 2 pour l'adjectif « guivré » et le sens 3 pour l'adjectif « vivré ». Or l'édition de [[1762]] du ''[[Dictionnaire de l'Académie française]]'' renvoie à « vivré » sous guivré.
On trouve aussi la forme « givré » dans le [[Littré]] comme synonyme de « guivré ». On peut donc dire, contrairement à ce qui est écrit dans le dictionnaire « Antidote », que « givré » est un ancien synonyme de « guivré », et non son paronyme{{Pas clair}}.
# Orné d'une tête de guivre.
# Orné d'une ou de plusieurs guivres.
# Pièce dont les bords en dents de scie ou ondulés rappellent la queue de la guivre.
== Vouivre et ''wyverne'' ==
La vouivre et la « wyverne » ne paraissent pas être exactement la même créature, car les définitions n'insistent jamais sur les mêmes choses, selon la langue. Les définitions suivantes ont été créées en comparant de nombreux dictionnaires français et anglais. On constatera qu'elles sont différentes l'une de l'autre :
=== Français ===
Dans les [[conte]]s populaires et en héraldique, la vouivre est un serpent fantastique préposé à la garde d'un trésor possédant un corps de serpent et des ailes de chauve-souris. Elle possède souvent une escarboucle.
On retrouve la figure de la vouivre dans la littérature. [[Marcel Aymé]] décrit dans ''[[La Vouivre]]'' une jeune femme nue vivant au milieu des marais et protégeant un énorme rubis. Cédric Vincent mélange les deux versions : il imagine la vouivre comme un esprit lié à l'eau, qui se présente aux humains sous l'aspect d'une femme lorsqu'elle est heureuse, d'un dragon à deux pattes lorsqu'elle est en colère. Par analogie, [[Henri Vincenot]] donne le nom de vouivre au réseau souterrain des courants tellurique, dans son ouvrage ''Les Étoiles de Compostelle''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Henri Vincenot|titre=Les Étoiles de Compostelle|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Denoël|Denoël]]|collection=Folio|année=1982|pages totales=346|passage=58|isbn=2-07-037876-4}}</ref>. [[Bernard Clavel]] a écrit un conte sur la vouivre, présent dans le recueil ''[[Les Légendes (Clavel)|Légendes des lacs et des rivières]]''.
''Vouivre'', en [[Franc-comtois (langue)|franc-comtois]], est l'équivalent du vieux mot français « guivre », qui signifie serpent et qui est resté dans le langage du blason. La vouivre franc-comtoise est cependant plus proche d'un serpent géant, possédant un rubis sur le front en guise d’œil.
=== Anglais ===
Dans les contes populaires et en héraldique, la ''wyvern'' est un serpent fantastique possédant deux pattes, deux ailes et une queue hérissée de pointes.
En héraldique anglaise, c'est un dragon ailé à deux pattes.
=== Italien ===
[[Fichier:Blason famille it Visconti.svg|thumb|left|150px|Une guivre (blason des [[famille Visconti|Visconti]]).]]
[[Fichier:IMG 7180 - Milano - Staz. C.le - Biscione visconteo usato come stemma di MI - Foto Giovanni Dall'Orto 18-Mar-2007.jpg|100px|thumb|Le « biscione », symbole de la ville de Milan.]]
En [[héraldique]], la « guivre » est un serpent en pal ondoyant, engloutissant un enfant (l'« issant »). Elle est assez répandue en héraldique [[italie]]nne, notamment à [[Fondation de Milan|Milan]] où elle représente le symbole de la [[famille Visconti]].
Une légende veut qu'Ottone Visconti, alors commandant dans la croisade de [[1187]], prit ce symbole sur l'étendard d'un Sarrasin qu'il avait vaincu. Il rapporta ce trophée à Milan qui devint l'un des symboles de la ville, sous le nom de ''biscione'', ''bisson'' en dialecte milanais (de la langue lombarde occidentale), qui est l'[[:wikt:-one#Italien|augmentatif]] masculin du mot italien féminin ''biscia'', qui signifie « [[couleuvre]] ». Une autre légende veut que vers [[1200]], ce fut un autre Visconti qui tua un serpent ou dragon qui terrorisait les habitants.
Ce symbole a été repris sur l'écusson de la marque d'automobiles [[Alfa Romeo]] fondée à Milan, sur les maillots de l'équipe de l'[[Inter Milan]] et par la société [[Fininvest]] de [[Silvio Berlusconi]] avec une légère modification (l'enfant est remplacé par une fleur).
En héraldique, « guivre » n'est pas synonyme de « vouivre », ce dernier étant un serpent fabuleux.
== Aspects folkloriques ==
=== Vivacité des légendes ===
Monstre folklorique, la vouivre fait pourtant partie intégrante, depuis des siècles, du patrimoine de plusieurs pays européens (Angleterre, France, Suisse notamment).
Souvent les traditions perdent, même en [[Franche-Comté]], le réel noyau de la légende. Il n'y a plus depuis la seconde moitié du {{s-|XX|e}} d'histoires rapportées oralement à propos d'une Vouivre ou d'une personne qui a tenté de s'emparer de sa pierre précieuse (escarboucle). Mais ce qui demeure surtout sont les noms des lieux-dits, dérivés de Vouivre.
Tous les vingt ans depuis 1888<ref>[https://bourgogne-tourismeencouchois.com/patrimoine/couches/ Couches sur Bourgognes Tourisme]</ref> se célèbre à [[Couches]] la fête de la « Vivre », en l'honneur d'un monstre qui semait la terreur depuis son apparition à l'hiver 1328 au lieu-dit "Les Breux"<ref>[https://www.grandautunoismorvan.fr/fileadmin/user_upload/documents/urbanisme/1.1_Diagnostic_territorial.pdf PLU de Couches]</ref>. La prochaine fête sera en 2028 (soit 700 ans après l'apparition du monstre).
La ''[[Lacrost#Fontaine à chagrin|fontaine à chagrin]]'' entre [[Lacrost]] et [[Préty]] en [[Saône-et-Loire]] porte le souvenir de la vouivre de Lacrost<ref>[http://oda.chez-alice.fr/Histoire.htm oda.chez-alice.fr > La Bourgogne au fil des temps]</ref>.
Une vouivre figure sur le drapeau de l'[[Ajoie]], un district du canton du [[Canton du Jura|Jura]] en Suisse. La tradition de la vouivre, appelée ''voivre'' en [[franc-comtois (langue)|comtois]], y est plutôt vivace<ref>{{lien web |titre=Excursions, randonnées, nature / Jura & Trois-Lacs Tourisme (Suisse) |url=http://www.juratroislacs.ch/fr/excursions-terre-de-legende.6577/au-pays-de-la-vouivre.6602.html#tab2 |site=Jura & Trois Lacs |consulté le=03-09-2020}}.</ref>. Bien que considérée dans la région comme une « vouivre », la créature ressemble plutôt à un [[Liste des meubles héraldiques#Basilic|basilic]].
Toujours en Suisse, le village de [[Saint-Sulpice (Neuchâtel)|Saint-Sulpice]] (canton de [[Canton de Neuchâtel|Neuchâtel]]) possède une Vouivre sur son héraldique. La légende de la Vouivre, ou de la Vuivre selon les textes, raconte comment le monstre, empêchant aux commerçants de se rendre en Bourogne, est défait par le valeureux Sulpy Reymon. En l'honneur de son sauveur, le village prendra son nom <ref>{{Lien web |langue= |auteur=Commune de Val-De-Travers |titre=Saint-Sulpice |url=https://www.val-de-travers.ch/page/saint-sulpice |site=Val-de-travers.ch |date= |consulté le=23.08.2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Minimag / NE: la vouivre de Saint-Sulpice aurait terrorisé la région, selon la légende - Play RTS |url=https://www.rts.ch/play/tv/12h45/video/minimag--ne-la-vouivre-de-saint-sulpice-aurait-terrorise-la-region-selon-la-legende?id=7110171 |consulté le=2020-08-23}}</ref>.
=== L'escarboucle ou l'œil unique ===
De nombreuses vouivres sont représentées comme une sorte de dragon ailé qui porte une [[Grenat|escarboucle]] sur le front. Cet œil, une gigantesque pierre précieuse, est parfois caché dans les roseaux des berges d'une rivière ou d'un lac tandis que la vouivre y pêche, et peut être subtilisé par un voleur audacieux.
Cette pierre a fasciné les hommes. Leur convoitise se retrouve dans de nombreuses légendes de nos provinces et les amène à la tuer pour s'emparer du diamant comme dans les contes similaires du Cantal, du Puy-de-Dôme, de Vienne, de Basse-Normandie, de Bresse, du Revermont… Paul Sébillot, dans ''Le Folklore de France'', a recensé beaucoup de légendes ainsi qu'Henri Dontenville dans son ''Histoire et géographie mythiques de la France''.
À Brétigny en Côte-d'Or, « Lai Sarpan du Bois du Roz » avait une couronne sur la tête, un œil de diamant, des écailles brillantes et sonores et un anneau à la queue.
Dans le conte, ''Le Serpent au diamant'', le bûcheron qui dérobe l'escarboucle apprend de la bouche du roi qu'elle a le pouvoir de transformer le fer en or.
Dans les montagnes des Alpes et du Jura, un serpent volant aux proportions énormes, appelé vouivre, portait sur sa tête une aigrette ou couronne étincelante, et sur le front un œil unique, diamant lumineux qui projetait une vive lumière que l'on voyait de très loin. Lorsqu'elle voltigeait avec bruit de mont en mont, une haleine de flammes et d'étincelles sortait de sa bouche.
Selon la légende, on voyait jadis dans les forêts de Luchon de grands serpents qui avaient une pierre brillante sur le front.
La « Male Beste » des bords de la Garonne est aussi dotée au front d'un seul œil.
=== Une apparence variable selon les régions ===
Les serpents volants ne sont pas rares. Tels ceux du château de la Fraudière à [[Jouhet]] (Côte-d'Or) et de [[Presly]] (Cher), la serpente volante du château de Rosemont à [[Luthenay-Uxeloup]] (Nièvre), la couleuvre volante du château de la Motte-Chevagnes (Allier) entre autres.
Toutefois, la vouivre peut avoir d'autres formes : on conte que les habitants du Valais se débarrassèrent d'un monstrueux serpent nommé la Ouïvra qui enlevait les bestiaux de la montagne de Louvye. La Ouïvra avait une tête de chat sur un corps de serpent.
Dans le [[Berry]], un grand serpent de quarante pieds de longueur se réveillait de temps à autre ; sa tête était celle d'un homme.
En [[Vendée (département)|Vendée]], la fée [[Mélusine (fée)|Mélusine]], trahie par son amant, s'envole sous la forme d'un gigantesque serpent ailé en ordonnant que le huitième de ses dix fils soit tué pour mettre fin aux guerres ravageant le pays.
Dans le [[Mâconnais]], on parle de la bête Faramine, monstre « faramineux » qui volait d'un coup d'aile de la [[roche de Solutré]] jusqu'à [[Vergisson]], ou bien encore de [[Mont Touleur|Thouleurs]] jusqu'à la pierre de la Wivre du [[mont Beuvray]]. Toutefois, la Bête Faramine de Vergisson, qu'on appelle aussi « le Peteu » a perdu tout caractère reptilien : elle est présentée comme un oiseau gigantesque, du moins en apparence, puisque, une fois tuée et plumée, la bête ne s'avère pas plus grosse qu'un poulet<ref>Voir à ce propos ''Le Peteu de Vergisson ou la bête faramine'' (légende mâconnaise du {{s-|XVIII|e}}), Mâcon, Protat 1966. In-4 oblong, 42 pp.</ref>. La bête Faramine est aussi connue dans le Poitou où on l'orthographie « bête Pharamine ».
Le « Dard » du sud de la [[Gâtine]] avait le corps d'un serpent à queue très courte et quatre pattes, une tête de chat et une crinière tout le long du dos. Son sifflement faisait peur. Lorsqu'il était attaqué, il mordait cruellement, mais il n'était pas venimeux. Cependant, il avait coutume de téter les vaches.
=== L'eau ===
La forme du serpent pourrait peut-être rappeler celle des [[méandre]]s d'une rivière sauvage ; l'élément aquatique est en tout cas très fréquent dans les légendes de vouivre
[[George Sand]] décrit dans ''Légendes rustiques'' le Grand Serpent des étangs de la [[Brenne (région naturelle)|Brenne]], près de [[Saint-Michel-en-Brenne]]. À [[Gargilesse-Dampierre|Gargilesse]], lieu de prédilection de George Sand, la Vouivre prend le nom de Gargelle.
En Vendée, la Vouivre hantant le Grand Etier et la Vie est décrite comme « une forme longue et gracieuse, qui semble hésiter entre un corps de femme et de serpent, se baigne en sirène et se meut dans l'eau mieux qu'une anguille ».
Les légendes locales gardent le souvenir de la vouivre de [[Blamont]] ([[Doubs (département)|Doubs]]) qui lavait ses ailes brillantes à la source de la Fuge, de celle qui hantait les forêts du mont Bleuchin (Doubs), de celle de [[Gemeaux]] (Côte-d'Or) qui se baignait dans la fontaine Demelet, de celles encore de Couches-les-Mines ([[Saône-et-Loire]]), de [[Vitteaux]] ([[Côte-d'Or]]), de l'étang Vaudin à la Roche en Brenil (Côte d'Or), de [[Beaulon]] ([[Allier (département)|Allier]]), de [[Fleury-sur-Loire]] ([[Nièvre (département)|Nièvre]]). Le folklore du Valais associe la vouivre aux nombreux lacs présents dans cette région<ref>{{Article|prénom1=Rose-C.|nom1=Schüle|titre=La «vouivre» en Valais. Matériaux pour l'étude d'un animal fantastique|périodique=Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie|volume=10|numéro=1|date=1982|doi=10.3406/mar.1982.1162|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/mar_0758-4431_1982_num_10_1_1162|consulté le=2019-02-25|pages=281–286}}</ref>.
=== Apparitions annuelles et trésors ===
Très souvent, la vouivre veille sur les trésors souterrains comme le montrent de nombreuses légendes du [[Nivernais]]. À Moraches, on conte qu'un serpent gardien d'un trésor, ne sortait qu'une fois l'an pour aller boire.
Sous la pierre de Vaivre du [[mont Beuvray]], la vouivre sortait de terre une fois l'an, à Pâques, et étalait ses trésors au soleil.
Pour son roman ''La Vouivre'', Marcel Aymé s'est vraisemblablement inspiré de la légende de la vouivre d'Avoudrey. Outre l'escarboucle, la créature porte une couronne de perles sur la tête, descend à minuit, le soir de Noël, au moment où, dans l'église, on chante [[matines]], et vient boire à la fontaine voûtée du village. Elle pose alors un instant son escarboucle et sa couronne au bord de la source.
<!---
== Créatures considérées comme des vouivres ==
{{section travail inédit|date=septembre 2016}}
Si l'on admet que « vouivre » puisse être un terme générique comme « dragon », alors d'autres créatures peuvent aussi être qualifiées de « vouivres » :
Un dragon ravageait le pays d'[[Ajoie]] (district actuel du canton du Jura en Suisse romande){{référence nécessaire}}, celui des Combes (Doubs) gardait un trésor, on offrait des jeunes filles en pâture à celui de [[Domfront (Orne)|Domfront]] ([[Orne (département)|Orne]]).
Le dragon de Lissagues ([[Pyrénées-Atlantiques|Basses-Pyrénées]]) tua le seigneur Gaston de Belzunce près de la fontaine ; celui des creux du Laquet à Saint-André-de-Valborgue (Gard) était considéré particulièrement horrible.
Et {{refnec|on en trouve à [[Douai]], [[Vannes]], [[Moret-sur-Loing]], [[Troyes]], [[Nevers]], [[Avignon]], [[Cavaillon]], [[Sisteron]]…}}
La « Bête Rô » tapie dans la caverne de la Pointe de Roux, près d'Aytre, dans le canton de La Rochelle en Aunis, la Kraulla de [[Reims]], le [[Graoully]] de [[Metz]], l'énorme serpent ailé de [[Niort]], la « Male Beste » des bords de la [[Garonne]], le lézard monstrueux du [[Médoc]], le dragon de [[Mons]] ([[Province de Hainaut|Hainaut]], [[Belgique]]) que combat [[Georges de Lydda|saint Georges]] durant le Lumeçon, les Vermines et les Vers, les griffons à queue de serpent et les [[Basilic (mythologie)|basilics]] (coqs à queue de serpent), comme celui du puits de Coulaine à Claunay-le-Bouchet ([[Vienne (département)|Vienne]]), sont d'autres avatars du Dragon-Vouivre.
Le latin médiéval donne une variante de « crocodile », monstre des bords du [[Nil]] qui a impressionné les voyageurs des temps passés : « cocodrilles », devenant « cocadrilles » en [[Sologne]] et « coquatrix », ou « cocatrics » dans de nombreux endroits. L'auberge du Coquatrix, dans le Hurepoix, maintient encore le souvenir d'une ancienne légende. Il y aurait eu, à l'Hôtel-Dieu de [[Lyon]], un crocodile qui fut tué sur le [[Rhône]], au [[Moyen Âge]].
Les dragons et les serpents ou les lézards vivent parfois en couple, et selon la Gest Maugis ({{XIIIe siècle}}), le cheval fabuleux Bayart serait né de l'accouplement d'un dragon et d'un serpent : « un dragon l'engendra ileuc en un serpent ».
À [[Provins]] ([[Seine-et-Marne]]) vivaient un dragon et une lézarde qui sont encore fêtés de nos jours.
Mais il y a aussi la Tarasque (du grec ''tarasso'' : épouvanter) dévoreuse, celle de Novès, terrifiante, qui ressemble à une ancienne Tarasque étrusque, celle d'[[Arles]] et celle de [[Tarascon (Bouches-du-Rhône)|Tarascon]], dont la fête est remise actuellement à l'honneur. Peut-être ces Tarasques ont-elles pour ancêtre le serpent carnassier de trois mètres de long gravé dans une caverne des Beaumes-Latrone, située dans une falaise abrupte de la vallée du [[Gard]].
Dans la ''[[Légende dorée]]'', Jacques de Voragine, évêque de [[Gênes]], décrit ainsi la Tarasque : « En ce temps, avoit en ung boys sur le Rosne, entre Arles et [[Avignon]], ung dragon, demy beste et demy poisson, plus gros que ung beuf, et plus long que ung cheval. Et avoit les dents aguës comme une espée, et estoit cornu de chascune part, et se tapissoit en l'eaue, et tuoyt les passans, et noyoit les nefs… « Et quand on le suyvoit par une espace de temps, il mettoit hors l'ordure du ventre, ainsi comme ung dart et brusloit tout ce à quy il touchoit. Et Marthe, à la prière du peuple, alla là, et le trouva mengeant ung homme en sa bouche. Et lors getta dessus luy l'eaue benoiste, et luy monstra une croix : et fut tantost vaincu, et se tint comme une brebis, et lors Marthe le lya de sa sainture. Et fut tantost tué du peuple à lances et à pierres, et ce dragon estoit appellé, de ceulx du pays, Tarascon, Tarasconus. »
Louis Dumont, dans son livre ''La Tarasque'', essai de description d'un fait local d'un point de vue ethnographique, a étudié minutieusement la tradition millénaire qui commémore la soumission de ce dragon dévorant à sainte Marthe. Le chanoine Bovis la décrit ainsi : « Elle était de la grosseur d'un taureau, ayant la teste d'un lion, le crin d'une jument, les dents comme des épées, le dos tranchant comme une faux, la queue couleur de vipère. Elle était couverte d'écailles comme une tortue ». Mais la [[Tarasque]] que l'on sort actuellement pour la fête annuelle est d'un aspect beaucoup plus débonnaire.
Le [[Drac (rivière)|Drac]] par exemple, qui se jette dans l'[[Isère (rivière)|Isère]] à [[Grenoble]], était souvent cause d'inondation, et un ancien dicton dauphinois dit : « ''Lo serpen e lo dragon Mettron Grenoble en savon. Il en lessive les rives !'' »<ref>Inspire le symbole du [[Le serpent et le dragon|serpent et du dragon]] dans la ville.</ref>.
--->
== Dans la culture populaire ==
Dans les jeux vidéos et jeux de rôle, la vouivre est souvent désigné par son nom anglais francisé, la [[wyverne]].
À noter aussi que, dans les diverses représentations modernes du dragon, dans des médias comme le cinéma avec ''[[Harry Potter (série de films)|Harry Potter]]'', les séries avec ''[[Game of Thrones]]'' ou encore les jeux vidéo avec ''[[Skyrim]]'', le physique donné à la créature est alors plus proche de la Vouivre du fait du nombre de pattes{{Référence nécessaire|date=12 août 2018}}.
=== Littérature ===
* Dans ''Le Pape des escargots'' d'[[Henri Vincenot]], le héros se déplace en suivant les chemins de la vouivre, les chemins qui serpentent dans les campagnes, ce que font traditionnellement tous les pèlerins.
* ''[[La Vouivre]]'', roman de [[Marcel Aymé]]
* ''L'Œil de la Vouivre'', d'Édith Montelle aux éditions Slatkine, Genève, 2007 (réédition enrichie et illustrée du livre paru à la Nuée bleue en 1998).
* ''La Tentation du capitaine Lacuzon'', pièce de théâtre de Monique Lancel aux éditions de l'Harmattan, Théâtre des Cinq Continents, 2014 {{ISBN|978-2-343-03622-9}}
* {{Ouvrage
| auteur1=Jean-Pierre Simon
| titre=''La Vouivre de Loire''
| éditeur=Corsaire Éditions
| année=2012
| pages totales=250
| isbn=978-2-910475-51-2
| lire en ligne=http://www.corsaire-editions.com/?q=vouivre
}}
* ''[[L'Étrange Vie de Nobody Owens]]'', [[Neil Gaiman]]
* ''L'Assassinat de la vouivre'', nouvelle, dans ''Les Rustiques'' de [[Louis Pergaud]]
* ''La Vouivre encéphale'', d’[[Alice Massénat]], éd. Les Hauts-Fonds, 2011.
*''La nuit de la Vouivre'', [[La Clef d'Argent]], 2017 {{ISBN|979-10-90662-42-1}}, Prix Masterton 2018, Jean-Pierre Favard.
*''Layla'', Bande dessinée parue aux éditions Dargaud le 14/09/2018, scénario : Jérémy, Dessin : Mika.
*[[Mireille Calmel]] utilise la légende de la vouivre dans sa série romanesque, ''Le chant des sorcières'', XO éditions, 2008, 2008, 2009.
=== Adaptations cinématographiques ===
* ''[[La Vouivre (film)|La Vouivre]]'', réalisé par [[Georges Wilson]] en 1989 avec [[Lambert Wilson]]
* ''[[Le Repaire de la vouivre]]'', téléfilm réalisé par [[Edwin Baily]] en 2010, et avec notamment [[Jean-Marc Barr]], [[Lucie Bourdeu]], et [[Rufus]]
=== Autres ===
* ''La Vouivre'' est un tableau de la peintre [[Leonor Fini]].
* [[Hubert-Félix Thiéfaine]] évoque le roman de [[Marcel Aymé]] et le mythe de la Vouivre dans la chanson ''Les Ombres du Soir'' extraite de son album ''[[Suppléments de mensonge]]'' (2011).
* ''La Mare'' est une chanson de [[Thomas Fersen]] dans laquelle la Vouivre apparaît dans la baignoire du chanteur.
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=Édith|nom1=Montelle |titre=L'Œil de la Vouivre |sous-titre=récits mythologiques |lieu=Strasbourg / Heillecourt |éditeur=La Nuée bleue / Éditions de l'Est |année=1998 |pages totales=255 |isbn=2-7165-0454-7}}. {{commentaire biblio|Réédition : {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=Édith|nom1=Montelle |titre=L'Œil de la Vouivre |sous-titre=récits mythologiques |lieu=Genève |éditeur=[[Éditions Slatkine|Slatkine]] |collection=Le miel des contes |année=2007 |pages totales=287 |isbn=2-8321-0249-2 |présentation en ligne=https://www.slatkine.com/fr/editions-slatkine/25993-book-07210249-9782832102497.html}}.}}
* {{Chapitre|langue=fr|prénom1=Édith|nom1=Montelle|titre chapitre=Géographie mythique|sous-titre chapitre=la délimitation d'un territoire par le vol d'un animal fantastique, la Vouivre |auteurs ouvrage=Edmond Dounias, Élisabeth Motte-Florac et Margaret Dunham (dir.)|titre ouvrage=Le symbolisme des animaux |sous-titre ouvrage=l'animal, clef de voûte de la relation entre l'homme et la nature ? |lieu=Paris |éditeur=IRD Éditions |collection=Colloques et séminaires / Institut de recherche pour le développement |année=2007 |pages=459-486 |isbn=978-2-7099-1616-5 |issn=0767-2896 |lire en ligne=https://www.documentation.ird.fr/hor/fdi:010041931}}.
* {{Article|langue=fr|prénom1=Rose-Claire|nom1=Schüle|titre=La « vouivre » en Valais|sous-titre=matériaux pour l'étude d'un animal fantastique |périodique=[[Le Monde alpin et rhodanien|Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d'ethnologie]] |numéro=1-4 |titre numéro=Mélanges d'ethnologie, d'Histoire et de Linguistique en hommage à Charles Joisten (1936-1981) |année=1982|pages=281-286|issn=0758-4431|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/mar_0758-4431_1982_num_10_1_1162}}.
* Kintia Appavou et Régor R. Mougeot, ''La Vouivre, symbole universel'', éditions EDIRU, 2006.
* Article du Centre régional de documentation pédagogique de Franche-Comté, traitant de l'étymologie et du noyau légendaire (http://crdp.ac-besancon.fr/ftp/lejal/vouivre7/intro.htm).
=== Articles connexes ===
* [[Basilic (mythologie)]]
* [[Cocatrix]]
* [[Dragon]]
* [[Dragon européen]]
* [[Dragon gallois]]
* {{Lien|langue=en|trad=White dragon|fr=Dragon blanc}}
* [[Lindworm]]
* [[Ouroboros]]
* [[Serpent dans l'Égypte antique]]
* [[Serpent de mer]]
* [[Coulobre]]
}}
=== Médias connexes ===
* {{commons-inline|Category:Coats of arms of the House of Visconti|Blason d'armes de la Maison de Visconti}}
* {{commons-inline|Category:Coats of arms of the House of Sforza|Blason d'armes de la Maison de Sforza}}
* {{commons-inline|Category:Coats of arms of Milan|Blason d'armes de Milan}}
{{Portail|mythologie|département du Jura|fantasy et fantastique|héraldique|Italie|créatures légendaires}}
== 解説と習性 ==